Comment décarboner les trajets domicile-travail en entreprise ?

A l’occasion de la semaine européenne de la mobilité et dans le cadre de sa coalition mobilité durable, MoHo vous propose une série d’articles et d’interviews sur les changements de comportements de mobilité sur les trajets domicile-travail, en lien avec l’organisation du travail et l’accompagnement au changement d’habitudes.

Un échange avec Laura Foglia, consultante et enseignante à l’Ecole des Ponts en mobilités bas carbone et transitions, référente et cheffe de projet responsable mobilités quotidiennes au Shift Project, nous a permis de creuser le thème suivant : pourquoi et comment traiter la décarbonation des trajets domicile-travail en entreprise ?

Environnement, santé, qualité de vie au travail : pourquoi décarboner le domicile-travail ?

Les transports représentent un tiers des émissions totales de la France chaque année. Les mobilités quotidiennes, dont la mobilité domicile-travail, représentent la moitié de ces émissions.

Au-delà des aspects environnementaux, les trajets domicile-travail peuvent être longs et fatigants pour les salariés.

De plus, l’utilisation de mobilités actives a des répercussions positives sur la santé, la qualité de vie au travail et ainsi sur la productivité et l’attractivité de l’entreprise.

Illustration, femme à vélo en ville sur piste cyclable. Mobilité durable

Comment déconstruire le système du tout-voiture ?

Ce système du tout-voiture est alimenté par un imaginaire collectif idéalisant la possession et l’utilisation de la voiture individuelle. Cet imaginaire peut être déconstruit en construisant autre chose : en proposant d’autres façons de se déplacer, respectueuses du bien-être des individus, de leur santé, de l’environnement…

Plusieurs acteurs ont un rôle important dans la production de ces nouveaux imaginaires :

  • l’Etat : en imposant des réglementations qui aillent dans le sens de la décarbonation (comme pour le tabac), en réglementant la publicité qui fait rêver de quelque chose de très individualiste, route où il y a personne etc.
  • les collectivité : en donnant l’exemple (notamment les élus). rôle sur l’aménagement du territoire et des infrastructures de mobilité bas carbone. Rôle sur l’information sur ces solutions.
  • les entreprises : en impliquant tous les acteurs de l’entreprise (pas seulement les salariés qui n’ont pas de voiture de fonction par rapport aux cadres) et en prenant en compte les avantages pour leurs salariés, et en donnant l’exemple (notamment les dirigeant et les managers).
  • les salariés : en prenant en compte les avantages pour eux-mêmes.

Le changement d’imaginaire s’est déjà opéré autour du vélo dans les dernières décennies, en devenant un mode de déplacement de plus en plus désirable.

Illustration voiture qui dégage de la fumée depuis son moteur, pollution, émission carbone, en ville - Mobilité

Comment lancer le sujet en entreprise ?

L’entreprise doit absolument prendre en compte une approche psychosociale. Les offres de mobilité décarbonée ne sont pas directement adaptées aux besoins des salariés, donc l’entreprise doit avoir une approche à différents niveaux, encourager différents modes de déplacement, valoriser les comportements de covoiturage, de vélo, de transports en commun, encourager les challenges et événements festifs (mois du vélo, semaine de la mobilité…). L’entreprise doit accompagner les salariés de la façon la plus adaptée selon leurs profils et selon les caractéristiques de la structure.

L’entreprise doit également inclure l’organisation du travail dans sa démarche sur la mobilité domicile-travail, notamment car de nombreuses situations empêchent l’abandon de la voiture individuelle pour ces trajets (équilibre vie professionnelle/vie personnelle, etc.).

Dame qui présente une infographie - mobilité durable

Le Plan de Mobilité Employeur (PDME) est-il obligatoire ?

Les entreprises de plus de 50 salariés sur un même site ont l’obligation de faire entrer la mobilité dans les Négociations Annuelles Obligatoires (NAO), ou de mettre en place de façon unilatérale un PDME.

Avoir un PDME n’est donc pas obligatoire, mais il vaut toujours mieux inscrire les actions dans un plan. Une action seule aura moins d’impact et fonctionnera mieux dans un plan qui a un caractère plus systémique.

Si l’entreprise construit un PDME, les mesures et objectifs du plan doivent être adaptés aux caractéristiques de l’entreprise et des salariés.

Qu’est ce qui bloque dans les consciences ?

Certains individus n’ont pas la possibilité technique de passer de la voiture individuelle à des mobilités bas carbone. L’objectif n’est pas de les pointer du doigt, mais de se concentrer sur les individus qui ont la possibilité technique de changer. Les blocages sont souvent psychologiques :

  • manque d’information sur les alternatives bas carbone à la voiture qui existent,
  • manque de connaissances sur les bénéfices des mobilités bas carbone, pour les salariés comme pour les dirigeants,
  • des habitudes qui bloquent les individus dans des schémas routiniers. Pour changer les habitudes, il est important d’essayer des solutions sur des temps qui vont au moins jusqu’à 30 jours.
gens dans le tram, qui regarde l'heure  ou leur téléphone - mobilité durable

3 chiffres à avoir en tête

  • Les mobilités quotidiennes représentent 14% des émissions de gaz à effet de serre de la France chaque année.
  • 22% de ces trajets quotidiens sont des trajets domicile-travail.
  • 84% des trajets domicile-travail sont réalisés en voiture individuelle.

Les évolutions nécessaires pour une mobilité bas carbone en 2050 ?

Plusieurs évolutions peuvent favoriser la transition vers des mobilités bas carbone quotidiennes, dont :

  • un rapprochement entre le domicile et le lieu de travail,
  • un allègement des véhicules de la part des constructeurs automobiles (la tendance est plutôt aujourd’hui à l’alourdissement des véhicules),
  • les entreprises doivent pendre en compte les bénéfices extrafinanciers en changeant les indicateurs, pour encourager les mobilités bas carbone.
Illustration d'une femme ayant une idée - mobilité durable

Découvrez la suite de cette série d’article sur les trajets domicile-travail avec les interviews de Gilles Picard sur les liens entre qualité de vie et des conditions de travail, dialogue social et démarches employeurs sur la mobilité domicile-travail.

Employeur.euse.s, salarié.e.s, citoyen.ne.s, exert.e.s… devenez un acteur pionnier sur cette problématique quotidienne, rejoignez notre Coalition mobilité durable : clemence@moho.co

Clémence Pille, interview de Laura Foglia

Bandeau de présentation avec un court texte introduisant qui est Laura Foglia
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Décarboner les trajets domicile-travail grâce aux collaborations multi-acteurs

Un enjeu stratégique pour les entreprises, une méthodologie collective nécessaire


Avec 51 % des émissions de CO2 provenant des voitures particulières, le secteur des transports représente un enjeu prioritaire dans la lutte contre le réchauffement climatique. Les entreprises se positionnent alors comme des acteurs clés de la décarbonation, notamment en ce qui concerne les trajets quotidiens domicile-travail des salariés, lesquels représentent un tiers des émissions de CO2 des déplacements des ménages.

Ce trajet des derniers kilomètres intègre des enjeux de multimodalité variés (vélo, voiture, train, tram, métro, bus…) et nécessite une compréhension des contraintes personnelles, professionnelles et territoriales. Les solutions doivent être systémiques, simples, engageantes et peuvent nécessiter de nouveaux récits.

Pour répondre à ces enjeux, il est crucial de rassembler un large éventail d’acteurs : entreprises, employeurs, salariés, collectivités, acteurs du transport bas carbone, associations, experts, étudiants, citoyens… Élargir le spectre est une première étape, mais construire une méthodologie permettant une vision commune et proposant des solutions simples et engageantes est tout aussi essentiel.

Grâce à son écosystème, ses experts métiers et sa large communauté, MoHo a su développer cette méthodologie, matérialisée par plusieurs coalitions, dont la Coalition Mobilité Durable. Cette coalition regroupe des acteurs divers comme le Fact et l’Anact, SNCF Lignes normandes, Keolis Caen Mobilités, Decathlon Logistique Cagny, CPAM du Calvados, Michelin, EM Normandie, Webhelp, Coulidoor, SAP Labs, Ex Aequo, RaiseLab, la Fabrique des Mobilités, Caen la mer, et Sorbonne Université, Cerema Normandie, DREAL.

La Coalition Mobilité Durable, soutenue par MoHo, a déjà initié des actions concrètes.

Lors d’une journée, elle a réuni 30 acteurs de la chaîne de valeur du trajet domicile-travail pour travailler en intelligence collective sur trois leviers :

  1. Créer de la coopération sur les démarches de mobilité actuellement traitées en silos.
  2. Faire remonter les besoins des actifs aux Autorités Organisatrices de la Mobilité (AOM) et aux acteurs de la mobilité bas carbone.
  3. Faire coopérer les différents acteurs : employeurs, salariés, collectivités, AOM, et acteurs de la mobilité bas carbone.

Les points majeurs ayant émergé pour développer ces collaborations multiacteurs sont les suivants :

  • sensibiliser les employeurs à l’importance de traiter l’enjeu de la mobilité domicile-travail et sur le rôle de l’AOM dans cette démarche,
  • identifier les interlocuteurs dans les entreprises et dans les AOM pour faciliter la prise de contact, créer du dialogue entre ces entités et les autres acteurs du territoire (acteurs solutions du transport bas carbone…),
  • mieux structurer les processus de collaboration en désignant des référents, en créant des processus récurrents de dialogue et de prise de décisions pour l’aménagement du territoire.


Les obstacles à la décarbonation du domicile-travail en entreprise

Les employeurs rencontrent plusieurs obstacles pour traiter la mobilité domicile-travail : manque de temps, budget limité, manque de connaissances ou de conviction. Pourtant, la demande des salariés est forte et les impacts environnementaux significatifs. De plus, les entreprises abordent souvent la mobilité durable en silo, entraînant des solutions incomplètes. La sensibilisation à tous les niveaux de l’entreprise est indispensable pour enclencher des démarches collectives.

Depuis 2019, la Loi d’Orientation des Mobilités oblige les entreprises de plus de 50 salariés dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants à ouvrir un volet mobilité lors des Négociations Annuelles Obligatoires. En l’absence d’accord, elles doivent développer un Plan de Mobilité Employeur et le transmettre à leur AOM compétente.



Renforcer les collaborations entre entreprises et AOM

Les collaborations entre entreprises et AOM sont bénéfiques pour les deux parties : l’entreprise bénéficie de conseils pour son projet de mobilité et l’AOM obtient des informations sur les pratiques domicile-travail des salariés pour mieux intégrer ces enjeux dans l’aménagement du territoire.

La journée d’intelligence collective au MoHo a permis de proposer des outils pour faciliter ces collaborations :

  • Création d’un processus de dialogue pour faire remonter les besoins des employeurs aux AOM, avec une gouvernance partagée, des interlocuteurs définis et une meilleure communication.
  • Des ambassadeurs de l’AOM pour animer les démarches de mobilité sur son territoire et faire connaitre les offres de mobilité sur le territoire. L’ambassadeur permet à l’AOM d’être directement en lien avec les entreprises sur le terrain et de récolter les besoins des salariés, et de les prendre en compte dans l’aménagement du territoire et des infrastructures de mobilité bas carbone, en identifiant les solutions existantes en collaboration avec les acteurs solutions du transport bas carbone notamment.
  • Une plateforme numérique recensant les solutions de mobilité bas carbone sur le territoire, alimentée par l’AOM.
  • Un site internet pour collecter les données horaires des entreprises sur des zones géographiques définies afin de favoriser le covoiturage, et avec une mise en lien avec les horaires des transports en commun.


Encourager la mutualisation inter-entreprise pour améliorer la mobilité

Les entreprises rencontrent souvent des problématiques similaires en matière de mobilité, mais collaborent rarement même lorsqu’elles sont dans la même zone géographique. Mutualiser les problématiques et utiliser des méthodologies d’intelligence collective permettrait de répondre plus efficacement aux enjeux de mobilité. Plusieurs solutions ont été proposées pour favoriser les collaborations entre entreprises :

  • Référencement d’ambassadeurs mobilité dans les entreprises et développement d’un club d’ambassadeurs mobilité se rencontrant régulièrement, partageant les bonnes pratiques ou les points bloquants, et réfléchissant à la construction d’actions communes.
  • Organisation de colloques, d’événements conviviaux et de challenge interentreprises.
  • Outils numériques : site web présentant les démarches en cours dans les entreprises du territoire, calendrier interentreprises des horaires dans une même zone géographique, Newsletter de bonnes pratiques.
  • Mise en commun d’un budget partagé pour financer des actions communes (plateformes numériques, bornes de recharges, flottes de véhicules électriques légers ou de vélos …)

Rejoindre la Coalition Mobilité Durable de MoHo

MoHo propose aux entreprises une méthodologie et des partenariats pour répondre efficacement aux enjeux de mobilité, avec un gain de temps et d’investissement, tout en les positionnant sur les enjeux d’employabilité, d’impact environnemental et d’innovation sociale. À l’automne 2024, MoHo lancera une plateforme numérique open source accompagner les entreprises dans leurs politiques de mobilité. Plus les entreprises partageront leurs expériences, plus le bénéfice sera grand pour tous.

Employeur.euse.s, salarié.e.s, citoyen.ne.s, expert.e.s… devenez un acteur pionnier sur cette problématique quotidienne, rejoignez notre Coalition mobilité durable : clemence@moho.co

Découvrez la suite de cette série d’article sur les trajets domicile-travail avec les interviews des trois experts de la Coalition Mobilité Durable portée par MoHo, sur les trajets domicile-travail en lien avec l’organisation du travail et l’accompagnement au changement d’habitudes.

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Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 : une inspiration pour jouer collectif

Le 26 juillet 2024, les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 s’ouvrent en France. Plus qu’une compétition sportive, cet événement historique, intervient à un moment crucial pour le monde. Il offre une parenthèse hors du temps, un moment de rassemblement et de célébration de la diversité, de l’inclusion et de l’esprit olympique.

MoHo et les valeurs du sport : Inspirations et Engagements

Depuis sa création, MoHo accorde une place spéciale au sport dont les valeurs nourrissent quotidiennement son développement. Rassembler des talents divers, volontaires et unis pour un objectif commun est au cœur de notre ADN et le sport en est un fil rouge.

Trois membres de la communauté MoHo Nation ont d’ailleurs eu l’honneur, avec le soutien de la Caisse d’Epargne Normandie, de porter la flamme olympique :

Relais de la flamme des Jeux Olympiques de Paris 2024, Caen, Calvados entre Samba Dias et Olivier Cotinat.
Relais de la flamme des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, Calvados – ©Paris 2024 / SIPA Press / France Télévisions

Dans l’optique d’intégrer le sport à l’innovation, à la culture et à l’entrepreneuriat, MoHo dispose d’un espace multisport de 500m² au cœur de ses espaces de travail, incluant amphithéâtres et bibliothèque. Créant ainsi des moments de cohésion pour les résidents et des opportunités de rencontre pour les visiteurs.

Nous avons eu l’honneur de rencontrer des sportifs inspirant, qui incarnent les valeurs de collaboration, d’engagement, de persévérance et de dépassement de soi.

Rim Ridane – La Boxeuse au Cœur d’Acier : Rim Ridane, boxeuse française, a porté lors de l’événement “Elles sont le sport” (organisé avec la Caisse d’épargne), le message de respect et de persévérance. Championne de France, d’Europe et du monde, Rim Ridane brise les stéréotypes de genre et inspire les autres à atteindre leurs objectifs en osant. En plus de sa carrière sportive remarquable, elle intervient activement dans les écoles, les entreprises et les clubs de sport pour partager son histoire et encourager chacun à poursuivre ses rêves. Son parcours illustre aussi la place des femmes dans le sport. Son mot d’ordre :

“ Nous avons tous à gagner à vouloir atteindre nos objectifs, il faut oser ! “ 

Guillaume Gilles – L’Entraîneur de Handball et Architecte de l’Unité.

Guillaume Gilles, ancien joueur et maintenant entraîneur de handball, met en avant l’unité et le travail d’équipe. Convaincu que la réussite collective repose sur la compréhension et l’adhésion de chaque joueur à un objectif commun, il a partagé son approche empathique et inspirante lors de son passage au MoHo, illustrant un modèle de leadership sportif.

Pascal Mahé – Du Terrain au Bureau, la Force du Collectif.

Ancien joueur de handball devenu entraîneur, Pascal Mahé valorise les compétences individuelles au service du collectif. Lors de son intervention au MoHo, il a démontré comment les valeurs acquises dans le sport de haut niveau peuvent être appliquées avec succès dans le marketing sportif.

Théo Curin – nageur handisport, animateur télé, conférencier, chroniqueur.

Théo Curin brille par son charisme et sa capacité à nous transporter. Son parcours invite à se dépasser et est une illustration de ce que le sport peut offrir de meilleur. Engagé à sensibiliser sur les risques de la méningite, il est également sponsor de la Fondation l’Équipe qui soutient des projets favorisant l’émancipation et le développement personnel par le sport, ainsi que de l’Association Raphaël Lorraine , permettant aux enfants atteints de cancer et de maladies rares de réaliser leurs rêves. Lors de son intervention au MoHo, Théo a notamment abordé les sujets de résilience et de détermination.

Guillaume Cossou – Quand les valeurs du Karaté rencontrent l’Entreprenariat.

Guillaume Cossou, ancien champion de karaté, a réussi une transition remarquable vers le monde du marketing sportif. En tant que cofondateur de Publicis Sport, il partage son parcours, montrant comment les compétences et la discipline du karaté l’ont préparé à exceller dans ce domaine. Il défend des valeurs telles que l’humilité face à l’échec, la résilience, et met l’accent sur l’importance du collectif et de la collaboration. Convaincu que les idées peuvent venir de n’importe qui, il encourage la participation et la confiance au sein de son équipe.

Ronny Turiaf – Le Champion de Basket à l’Esprit Olympique.

Ancien joueur de la NBA, Ronny Turiaf porte les valeurs de solidarité et d’inclusion. Invité lors d’un MoHoTalk, il a partagé son parcours depuis ses débuts sur le terrain jusqu’à sa consécration en tant que champion NBA. Président de la Fondation Heart to Heart et fondateur de la Maison Verveau, il favorise le dialogue entre créateurs afro-diasporas, caribéens, américains et français.

Djilali Bedrani – Champion, Ambassadeur et Entrepreneur.

Athlète toulousain, Djilali Bedrani a amorcé son parcours dans l’athlétisme pendant ses années collège. Pour l’athlète, ce sport a été un moyen de transcender ses limites et de trouver un équilibre. Cette quête l’a conduit vers des sommets, le hissant même au rang de champion. Tout au long de son cheminement, Bedrani s’est fixé des objectifs ambitieux, aspirant à exceller lors des compétitions nationales et internationales, véhiculant, un message puissant de persévérance. Cette détermination l’a finalement propulsé aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2021.

Au-delà de ses exploits sur la piste, Djilali Bedrani s’engage à être un modèle pour la génération montante d’athlètes, tout en prônant les bienfaits du sport, notamment dans sa spécialité. En tant qu’ambassadeur du concept « Sport comme école de la vie », en partenariat avec le Crédit Agricole, et ambassadeur de Hyundai , il incarne les valeurs d’effort, de dépassement de soi et de solidarité véhiculées par le sport. En parallèle de sa carrière sportive, en 2018, il a fondé sa propre entreprise, Djila Communication, spécialisée dans le droit d’images. Cette initiative témoigne de la vision entrepreneuriale et l’engagement de Bedrani à diversifier ses activités au-delà du monde du sport.

Anaïs Bescond – Championne olympique, militante et inspiratrice.

Anais Bescond biathlète française de renom, est non seulement une championne olympique et du monde, mais aussi une voix influente pour l’égalité des genres dans le sport. En plus de ses succès sur les pistes, elle s’engage activement pour promouvoir l’égalité hommes-femmes et sensibiliser aux enjeux environnementaux. En 2022, elle devient entraîneur de tir de l’équipe de France de Para-Biathlon et fait ses débuts en tant que consultante télévisée. En dehors du sport, elle soutient des causes sociales telles que l’intégration des personnes en situation de handicap et la lutte contre le cancer. Anaïs Bescond incarne ainsi l’exemple d’une championne engagée, défendant des valeurs de solidarité, d’éthique et de fair-play.

Flavie Renouard – Athlète qui défie les standards.

Flavie Renouard est une coureuse française  de demi-fond et de cross -country, licenciée à l’EA Mondeville-Hérouville (Calvados). Flavie Renouard remporte la finale du 3 000 mètres steeple aux Championnats de France d’athlétisme 2021. En 2023 elle participe aux Championnats du monde de Budapest  sur le 3.000 m steeple. Elle termine 9ème de sa série en 9 min 39 s 91.  À l’instar d’Anaïs Bescond, Flavie Renouard illustre par ses victoires la place importante des femmes dans le sport et leur capacité à accomplir de grandes performances.

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Collaboration, engagement, persévérance, détermination et dépassement de soi sont les thèmes illustrés par ces personnalités. Elles sont des ambassadeurs de la nécessité de vivre ensemble et de jouer collectif. De nombreux autres rejoindront MoHo à travers nos conférences et rencontres.

Nous vous souhaitons de grandioses Jeux Olympiques et Paralympiques 2024.

L’équipe MoHo

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Ronny Turiaf : « le sport c’est la base du lien intergénérationnel »

« Pour moi, le sport, c’est la base. C’est la base du lien intergénérationnel, interracial, intercommunautaire. »

Le 30 novembre 2023, le MoHo accueillait Ronny Turiaf pour une conférence co-organisée avec la Caisse d’Epargne. Ex-champion de NBA, ambassadeur NBA Jr et entrepreneur, Ronny est revenu sur son parcours atypique et inspirant. De son enfance à ses débuts de basketteur, en passant par sa consécration en tant que champion NBA avec les Miami Heat, Ronny Turiaf nous partage son histoire dans un échange passionnant avec Olivier Cotinat, co-fondateur de MoHo

14 – 22 ans : des premiers pas sur le terrain au Los Angeles Lakers 

A l’âge de 14 ans, son médecin qui lui prédit sa grande taille (Ronny mesure 2.05 mètres) l’encourage à s’intéresser au basket. Ses débuts (sic) sont plutôt modestes mais son entraîneur M. Saint-Ange Vebobe le motive à se passionner pour ce sport “un environnement où [il] se sentait pour la première fois à l’aise.” Une année plus tard, à ses 15 ans, Ronny  intègre alors l’INSEP (l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance) avec une génération exceptionnelle de jeunes basketteurs français comme Boris Diot et Tony Parker. L’entraînement et les études rythment son quotidien jusqu’à ses 18 ans où il s’envole aux Etats-Unis. Ces 4 années à Gonzaga – dans l’Etat de Washington –  vont devenir une étape clé de son parcours puisqu’à 22 ans, il est repéré par les Los Angeles Lakers.

Un problème cardiaque et qui va nécessiter une intervention chirurgicale va cependant freiner momentanément son entraînement  auprès des Los Angeles Lakers. Ronny y voit aussi une opportunité aujourd’hui car pendant deux mois et demi, il observer les entraînements depuis le banc. « ça a été pour moi une sorte de deuxième chance de pouvoir intégrer cette équipe et d’avoir le luxe de ne pas jouer, mais d’observer. ». C’est ensuite que Ronny commencera à jouer pour l’équipe. Le début d’une épopée qui va durer 2 ans. 

C. Steenkeste/Presse Sports

Apprendre auprès des plus grands

Ronny a démarré sa carrière auprès de l’entraîneur Phil Jackson qui, selon lui, est remarquable par son intelligence émotionnelle « Il savait comment gérer 15 fous furieux dans son équipe en s’intéressant à chaque joueur et à leur fonctionnement respectif. »

Ronny cite alors l’un de ses souvenirs lors d’un match à Houston, avec le coach « On perdait un match […] et je m’en rappelle tout le temps, on perd de 22 points […] et on arrive sur le banc pour un temps mort médiatique de 2 minutes. Et il arrive et il dit, – mais les gars, vous savez quoi faire. Vous savez prendre les bons choix. Vous savez tout faire. Vous avez décidé de ne pas faire les bons choix. Donc vous faites face au résultat. –  Phil était quelqu’un qui nous mettait face à nous-mêmes tout en nous instaurant cette confiance qu’il avait en nous. Et pour moi, ce sont tous ces ingrédients qui faisaient qu’il était spécial. ».

Détermination, amélioration, concentration, compartimentalisation

Ronny est revenu sur l’importance de la détermination et de l’amélioration continue dont il s’est nourri aux côtés de grands noms du basket comme Kobe Bryant, Stephen Curry ou encore LeBron James. La notion de progression passe par une régularité, un rythme et une cadence.« En s’entraînant 3 ou 4 heures de plus que les autres sur un jour ce n’est pas beaucoup, mais sur plusieurs années cela marque vraiment la différence » Kobe Bryant.

Il a pu alors assimiler diverses notions comme la capacité et la faculté de concentration, de compartimentalisation des choses, la capacité de rebondir après des échecs et des défaites. L’échec faisant partie du quotidien des basketteurs, il « doit être vu comme une opportunité d’implémenter des solutions, de trouver des solutions à des problèmes. »

Laker Kobe Bryant #24 celebrates with Ronny Turiaf #21 as...

Laker kobe Bryant#24 celebrates with Ronny Turiaf#21 as the Lakers beat the Spurs 89-85 during game one of the Western Conference Finals between the San Antonio Spurs and the Los Angeles Lakers May 21, 2008 at Staples Center in Los Angeles. (SGVN/Staff Photo Keith Birmingham/Sports) 

Une carrière et une passion qui absorbe tout.

Ronny aborde ensuite la transition entre sa carrière de basketteur et sa vie après celle-ci. En tant que basketteur, il se décrit comme une personne « autocentré » puisqu’il « se devait de l’être pour [se] donner les meilleures chances de ne pas être distrait ». Il confie que cela lui a aussi coûté car il a dû renoncer à de nombreux projets dont il avait envie. Le basket absorbait toute son attention (entraînement, préparation, études…)  jusqu’à impacter ses relations humaines. 

Aujourd’hui, il estime être plus ouvert et curieux et  « beaucoup moins stressé ». En prenant sa retraite, il s’est fixé un objectif, celui de « suivre le chemin de son cœur ». Il est parti en sac à dos en voyageant dans une dizaine de pays, « juste pour pouvoir prendre le temps que je n’ai pas pu prendre pendant 20 ans. ». Aujourd’hui « il a l’impression de se rajouter du temps », de « s’en créer ».

Faire que les gens se rencontrent sans aucune appréhension et juste avec une ouverture d’esprit et de cœur.

« Mes parents se sont séparés quand j’avais l’âge de 8 ans. Jusqu’à l’âge de 19-20 ans j’ai toujours voulu que mes parents se remettent ensemble. Ça aurait été la pire des choses, mais je l’ai  toujours voulu. Donc il y a toujours ce sentiment qui est en moi, depuis tout petit, où j’ai eu une aversion totale […] pour la communication qui n’est pas claire entre les gens, ça me rend fou et j’ai souvent été celui qui fait en sorte que tout le monde soit sur la même longueur d’onde ».

En multipliant les rencontres avec des personnes qui l’inspirent,  il fait le constat que « chaque personne qui veut ou qui a accompli des choses avait un certain sentiment de solitude ou une envie de connexion profonde ». Pris – comme il l’a été – dans la spirale de leur  travail, ils ne trouvent pas toujours ces parenthèses où s’exprimer. Ronny offre alors ces endroits et ce temps pour se rencontrer, partager et créer des experiences nouvelles. « C’est ça ce que je veux faire, continuer à cultiver des espaces où les gens se rencontrent sans aucune appréhension et juste avec une ouverture d’esprit et de cœur ».

Image par Martin Büdenbender de Pixabay

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Adapter les villes à demain !

En 2050 alors que la France pourrait connaître des pics extrêmes de température allant jusqu’à 55°C, 7 habitants sur 10 pourraient vivre en milieu urbain. 

L’enjeu d’adaptation devient nécessaire mais le délai pour y parvenir est très court. Il existe cependant des solutions activables, parfois low tech, souvent évidentes (dont la renaturalisation des villes) et elles s’inspirent de la nature et du vivant dont nous faisons partie.

En mars 2024, MoHo, Ceebios et makesense ont créé le programme Villes et Vivant : le futur grandeur Nature ! Les 3 piliers du programme sont : 

  • S’inspirer du vivant pour innover sobrement.
  • Réunir toute la chaîne de valeur pour créer de véritables coopérations. 

Découvrez le rapport ci dessous :

Organisé autour de temps de sensibilisation dans plusieurs villes, d’ateliers pluridisciplinaires avec des étudiants, des chercheurs en biomimétisme, des entreprises et des collectivités, ce programme a réuni en quelques mois plus de 30 partenaires (entreprise, organisations, instituts de recherche, Écoles et Universités, associations…), 1800 participants et 500 contributeurs. Il a permis d’identifier des solutions aux risques des dérèglements climatiques, au réchauffement des cités urbaines, à la perte de la biodiversité, aux enjeux de santé humaines et au mieux vivre ensemble. 

Ce programme permet de réintégrer le vivant au cœur des espaces urbains, de s’en inspirer pour innover sobrement et de travailler avec toute la chaîne de valeur de la fabrique de la ville et ses habitants pour imaginer des villes résilientes, saines et désirables !”  Eva Macaigne, Directrice du Programme Villes et Vivant. 

Cette première phase a permis de construire une communauté engagée et d’identifier les attentes des collectivités et des entreprises : 

  • Renaturer les espaces pour les rendre plus résilients.
  • Construire davantage de liens entre tous pour identifier les enjeux et risques clés à traiter et des solutions à déployer ensemble.
  • Solliciter les générations futures et faire travailler sur ces projets des étudiants de parcours différents (urbaniste, ingénierie, biologie …)
  • Créer un rythme de rencontres et d’échanges pour faire grandir un écosystème et le faire collaborer.

Focus sur 3 solutions qui ont émergé : 

  • Faire reculer la température des bâtis et en modifier l’usage. La solution proposée s’inspire de la fourmilière et consiste à rénover le bâti existant en y intégrant un système de gestion des flux d’air chaud et froid pour thermoréguler les bâtiments. Ils proposent également de repenser nos comportements et habitudes d’habitat en favorisant les espaces de nuit aux étages inférieurs, et des espaces de jour aux étages supérieurs, partagés avec les habitants de l’immeuble.
  • Désartificialisation des sols pour un projet de dépollution de sols contaminés sur la caserne réhabilitée de Darwin à Bordeaux. En tenant compte des propriétés de l’Italian Rey Grass, une plante qui dépollue les sols en absorbant l’eau et les polluants, le groupe propose de la planter sur des terrains artificialisés, dans une démarche low tech de captation des polluants.
  • Créer de nouveaux imaginaires urbains. À Paris,  les groupes ont travaillé sur une Île-de-France désirable et vivable sur des lieux emblématiques : création d’une mini-forêt et d’un marécage sur le parvis de la gare Saint-Lazare, espaces de vie sous des voiles et une canopée végétale à la Bibliothèque Nationale de France ou encore mise en place d’un système d’aération reprenant le fonctionnement des branchies de poissons sur la Tour Montparnasse.

✨ Et la suite ? 

Le programme Villes et Vivant va prendre de l’ampleur en 2024/2025 : nouvelles écoles, nouvelles expertises, nouveaux territoires d’exploration, nouveaux partenaires …

Ce rapport d’activité illustre ce qui a été fait. Le reste est à co-construire ensemble

Rejoignez-nous ! : eva@moho.co

Merci à nos partenaires pour leurs confiance : partenaires financiers et aux contributeurs et relais ! 

Region Normandie, Ville de Caen, Région Ile de France, Région Nouvelle aquitaine, Banque des territoire, Agence de l’eau Adour Garonne, Suez, Eaux de Normandie, Harmonie Mutuelle Normandie, fédération des travaux publics normandie, ibis rocks corps 

Cerema Normandie, Aucame, France Villes Durable,  Sud Ouest, La sauge, terre terre, Darwin, Solar Impulse, Human Adaptation institut 

Kedge business school, Science Po Caen, Institut d’aménagement de tourisme et d’urbanisme, ESI, ISen, Science Po bordeaux, EM Normandie, Builders, E2SE, Université de Bordeaux, IFAID, ESCT, Ipag

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Bertrand Piccard : « Du moi d’après au monde d’après »

 “ Nous devenons la plupart du temps prisonniers non pas des vents de la vie, mais de notre propre façon de penser et de comprendre l’existence “ – Bertrand Piccard. Changer d’Altitude.

Bertrand Piccard est un psychiatre, explorateur et environnementaliste Suisse. En mars 1999, il réalise avec Brian Jones le premier tour du monde en ballon à bord du Breitling Orbiter 3.. Il co-développe et pilote également l’avion solaire Solar Impulse avec André Borschberg. Effectuant un tour du monde de mars 2015 à juillet 2016. Depuis 2012, il est « Champion de la Terre » pour les Nations unies et a fondé la Fondation Solar Impulse. Aujourd’hui, Bertrand Piccard se consacre à promouvoir le développement durable, en prouvant que l’écologie peut être rentable. Pionnier de l’intégration de l’écologie et de l’économie, il utilise ses exploits pour encourager l’action des gouvernements et des industries en faveur de l’environnement.

Le ballon : une leçon sur les vents de la vie

Écrivain du livre “ Changez d’altitude”. Bertrand Piccard explique son concept des « vents de la vie”. Les vents de vie désignent tout ce qui échappe à notre contrôle : décisions politiques, crises, épidémies, accidents, maladies, licenciements, amour, échecs, ou encore succès. Ces événements inattendus nous poussent vers l’inconnu qu’il ne faut pas craindre. Au contraire, il faut plutôt se créer une mentalité d’explorateur. On peut voir ces surprises comme des opportunités de découverte et de créativité. L’analogie avec le vol en ballon illustre cela :

“On est poussé par les vents, mais en ajustant notre altitude en lâchant du lest. On peut changer de trajectoire. De même, dans la vie, il faut abandonner nos certitudes et croyances pour adopter de nouvelles perspectives et stratégies, nous permettant ainsi de reprendre en main notre destin“.

Encourager chacun d’entre nous à s’aventurer à explorer pour s’ouvrir un peu plus au monde. 

Bertrand Piccard explique qu’il faut contrôler les situations pour atteindre nos objectifs et ne pas se résigner. Le fatalisme, ou abandonner sans lutter, est inutile car nous n’avons réellement le contrôle que de 10% du temps. Face aux imprévus, il faut apprendre à les gérer. Lors d’une rupture, on peut soit tenter de récupérer ce qu’on a perdu – souvent impossible et douloureux – soit adopter de nouvelles perspectives pour s’améliorer après la crise. Cela nécessite de lâcher certaines certitudes. Le vol en ballon symbolise cette perte de contrôle et la nécessité de trouver en soi les ressources pour avancer. La confiance, plus cruciale que le courage, permet de naviguer dans l’inconnu. Il souligne que la confiance révèle que nous avons en nous les ressources pour réussir. Ce qui est la magie de l’aventure et des crises. Les crises sont des opportunités de s’améliorer en s’adaptant et en changeant de perspective.

Education, exploration, transmission de valeurs fortes

Né d’un père et d’un grand-père explorateur,  Bertrand Piccard à depuis toujours grandi avec une éducation d’explorateur. Celle-ci le pousse depuis toujours à rechercher l’inconnu, l’inconfort et toutes ses spécificités. Il voit l’inconnu comme une opportunité de découverte et d’auto-révélation. Pourtant les jeunes d’aujourd’hui ne sont plus confrontés à cet inconnu, elle n’est plus perçue comme une motivation. Chacun reste dans des codes classiques par peur de ne pas “être assez dans la norme” . Il critique cette  éducation traditionnelle, affirmant qu’elle se concentre trop sur les connaissances prouvées et répétables. Cette approche devient insuffisante en période de crise, car elle ne prépare pas à naviguer dans l’incertitude.

Il est essentiel d’apprendre à apprécier et explorer ce qui ne peut pas être expliqué.

Pour appuyer ce propos, Bertrand Piccard compare le comportement des abeilles et des guêpes face à un obstacle. Les abeilles continuent de s’acharner sur le même problème jusqu’à leur épuisement. Tandis que les guêpes explorent différentes options jusqu’à trouver une solution. Il souligne l’importance de cette approche dans la vie en général. En effet, lors de la construction du Breitling Orbiter, son équipe a adopté une stratégie d’adaptation. En modifiant constamment leur approche après chaque échec. Contrairement à leurs concurrents qui répétaient les mêmes erreurs sans chercher diverses options et qui, peu à peu, stagnaient dans leurs méthodes, cette flexibilité leur a permis de progresser et de finalement réussir.

Repenser nos approches pour aller vers un monde plus sain

Bertrand Piccard est persuadé qu’adopter de nouvelles approches nous permettra de nous sentir plus à l’aise et de créer un monde sain à notre image.

Par exemple, lorsque l’on souhaite “convaincre “ quelqu’un, l’approche doit éviter le « wishful thinking » (espérer quelque chose pour que ça se passe). Mais plutôt, parler le langage des gens concernés. Par exemple, il  est crucial de montrer comment la protection de l’environnement peut être rentable et bénéfique pour tous, y compris politiquement.

Plutôt que de créer des conflits, il faut chercher des alliances.

Bertrand cite l’exemple du VDF Suisse représentant l’industrie du ciment et avec qui il a collaboré pour réduire les émissions de carbone. Accuser les dirigeants de pactiser avec le diable est contre-productif. Il est suggéré de reconnaître que l’industrie pétrolière n’est pas l’ennemie, mais qu’elle doit être aidée pour se diversifier. Financer les entreprises pétrolières sous conditions et avec une approche réaliste, peut être plus opportun que d’arrêter leur financement. Pour illustrer son propos, Bertrand Piccard prend l’exemple de l’entreprise Schlumberger. Celle-ci est en train de se diversifier partiellement dans la création de géothermie pour pouvoir chauffer des immeubles avec des pompes à chaleur dans les villes.

Il est essentiel de développer des arguments convaincants pour persuader ceux qui ne partagent pas nos opinions. Il faut trouver des moyens de montrer qu’il est possible de faire les choses différemment.

La Fondation Solar Impulse propose des solutions technologiques rentables pour protéger l’environnement et créer des emplois.

Cette approche vise à intéresser ceux qui, à priori, ne voient pas d’avantages personnels à protéger l’environnement. Bertrand Piccard souligne qu’au lieu de confronter les gens, il est crucial de les motiver pour provoquer un changement. Cela requiert une grande empathie et une compréhension profonde des intérêts des autres afin de pouvoir les aligner avec les nôtres.

Dans ce contexte, il revient sur une expérience personnelle : lors du survol du territoire chinois, il a découvert que le contrôle aérien chinois était assez rudimentaire et que son vol bloquerait le trafic pendant trois jours. Au lieu d’invoquer les lois internationales, il a préféré la discussion et l’échange en intégrant les difficultés locales. Grâce à cette approche, il a établi une relation de confiance et a obtenu des routes précises pour son vol.

Lors de ses expériences à bord du Breitling Orbiter et du Solar Impulse, Bertrand Piccard surmonte l’inconfort en se concentrant sur l’instant présent. En intensifiant sa présence et sa conscience à travers l’auto-hypnose, il abolit la notion du temps et vit pleinement chaque instant. Il compare cette approche à celle nécessaire durant un confinement où rester centré sur le présent est crucial. En prenant notamment l’exemple d’un chauffeur de taxi qui, lors du confinement perd son travail, il utilise alors ce temps d’arrêt pour apprendre une nouvelle langue en ligne, acquiert des compétences qui seront profitables pour son travail et amélioreront sa relation avec ses clients étrangers. 

Il est important de transformer les opportunités manquées en succès grâce à l’apprentissage. 

Enfin, lors de ces explorations, le stress, la fatigue et le sommeil sont des éléments qui peuvent impacter. Psychiatre de formation, Bertrand Piccard utilise l’hypnose. Il explique que l’hypnothérapie est un excellent moyen d’apprendre à se tourner vers soi, dans son intérieur pour gérer ses émotions, ses traumatismes et ses phobies. Cette technique permet la création d’une « safe place », un sentiment de sécurité intérieure, qui est fondamentale. Elle permet de faire face aux épreuves et de réagir même dans des situations de crise. Cette méthode favorise également la préparation mentale pour affronter le passé et anticiper l’avenir. 

Le Monde de demain

“Il existe des solutions logiques plus qu’écologiques, qui peuvent créer des emplois et générer du profit tout en réduisant les émissions polluantes et en préservant les ressources naturelles.” – Bertrand Piccard 

Bertrand Piccard souligne l’importance cruciale de passer à une économie circulaire où les déchets sont valorisés comme des ressources. L’économique circulaire favorise ainsi la création de nouvelles industries. Il insiste également sur la nécessité d’engager la transition énergétique par le solaire et l’éolien, devenant des sources d’électricité moins coûteuses que les énergies fossiles. Il encourage les entreprises à adopter des pratiques industrielles respectueuses de l’environnement avec des incitations financières liées à des engagements écologiques. En outre, il voit dans le confinement une opportunité unique pour créer un monde plus moderne et efficient réduisant le gaspillage des ressources et favorisant la création de richesse durable.

Même si le combat n’est pas encore gagné, de plus en plus d’entreprises, aux côtés des activistes environnementaux, soutiennent désormais grandement la transition écologique et reconnaissent son potentiel économique. Des partenaires industriels majeurs, tels qu’Air France, LVMH, Nestlé et d’autres, se sont notamment joints à la Fondation Solar Impulse pour promouvoir cette transition. 

2 ressources d’avenir pour réussir cette transition  : 

  • L’Hydrogène : Pour promouvoir l’utilisation de l’hydrogène, des investissements suffisants et des alliances avec l’industrie pétrolière sont nécessaires. Des entreprises telles qu’Air Liquide, partenaires de la Fondation Solar Impulse, sont engagées dans cette direction. Cependant, sans une orientation politique claire en faveur de cette transition, les pratiques polluantes continueront d’être tolérées, entravant le développement de l’hydrogène. Il est crucial que les dirigeants politiques jouent un rôle de leader en définissant une vision claire et en expliquant les raisons de cette transition pour inciter la population à s’engager.
  • Low – Tech : L’efficacité des solutions simples et low-tech en agriculture, notamment en Inde où des pratiques traditionnelles ont été réintroduites avec succès. En effet, plutôt que de subventionner les produits chimiques, le gouvernement favorise une approche naturelle. Formant par exemple, des groupes de paysans à des pratiques respectueuses de l’environnement. Cette nouvelle approche est essentielle dans notre société moderne.

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Emmanuel Delannoy et Anneline Letard : “Agir avec le vivant pour innover durablement”

Alors que nous vivons une époque de défis sans précédent – crises écologiques, bouleversements économiques, perte de confiance. – la nature à travers le biomimétisme et la biodiversité mais aussi les sagesse anciennes par la philosophie et la poésie, offrent de véritables solutions qu’il faut apprendre à recevoir. 

Lors de cet échange organisé par le MoHo Impact Club, Christian Vanizette (makesense), Emmanuel Delannoy (Pilkaia) et Anneline Letard (Ceebios) reviennent sur ces trois concepts et sur ce que chacun peut apporter. 

Le Biomimétisme : puiser dans la nature des inspirations technologiques et sociales. 

Le biomimétisme est une science qui s’inspire des solutions naturelles, perfectionnées au fil des millions d’années, pour innover de manière durable. Elle inspire désormais beaucoup de nos produits et nos technologies du quotidien comme par exemple les diatomée, ces minuscules algues qui fabriquent du verre sans chaleur intense  en récupérant du silice contenu dans l’eau de mer. Cette inspiration offre des opportunités immenses en chimie douce et pourrait impacter plusieurs marchés dont la santé et l’optique. Des actions concrètes émergent de cette science : startups, produits, services…

La Biodiversité pour apprendre à s’adapter et innover 

Notre planète a survécu à cinq grandes extinctions, et nous faisons face à une sixième, causée par nos propres actions. Emmanuel Delannoy souligne que  « La diversité biologique, le vivant, passe son temps à innover, passe son temps à créer de la différence, passe son temps à aller chercher là où il n’a pas été cherché auparavant. » En protégeant notre biodiversité, nous nous donnons les moyens d’innover et de trouver des solutions aux défis futurs.La clé de la résilience est alors la diversité. En période de crise, c’est l’adaptabilité et l’innovation qui comptent. Protéger notre biodiversité est essentiel, non seulement pour l’écosystème, mais pour notre propre survie. Pensons à la nature comme à une bibliothèque vivante, regorgeant de solutions potentielles pour les défis de demain.

La philosophie pour comprendre sa place et s’émerveiller du monde

Enfin, la réponse à nos crises réside aussi peut-être dans la sagesse ancienne. La philosophie (la recherche de la compréhension de notre existence) et la poésie (l’art d’exprimer des idées et des sentiments avec beauté) offrent des perspectives profondes et permettent de repenser sa place. Shakespeare disait : « Il y a plus de merveilles en ce monde que nos rêves ne pourront jamais en contenir. » C’est une invitation à explorer l’inconnu, à rêver grand et à trouver du sens dans chaque pas que nous faisons. La beauté et la sagesse de ces disciplines nous aident à naviguer à travers les défis modernes avec clarté et inspiration.

Accepter les limites planétaires et repenser notre modèle économique

Pour garantir un avenir durable, il est nécessaire de repenser notre modèle économique et c’est ce qu’illustre L’économie du donut. Cette démarche propose un cadre qui respecte à la fois les limites écologiques (ce que la planète peut supporter) et sociales (ce dont les gens ont besoin pour vivre dignement). Imaginez une prospérité qui signifie non seulement la croissance économique, mais aussi l’espoir et la confiance en l’avenir. Ce nouveau modèle économique vise à équilibrer les besoins humains avec ceux de la planète, assurant ainsi un développement équitable et soutenable.

Découvrez toutes les anecdotes et les explications passionnantes de ces clefs dans la conférence. Et retrouvez une illustration de ce que peut apporter le biomimétisme avec le programme Ville est repensée avec le biomimétisme où naissent des projets concrets en coopération avec les collectivités, les entreprises et les étudiants.

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Arthur Keller : « Traiter les causes profondes »

Soulager les symptômes sans traiter la cause profonde est voué à l’échec

Jeudi 20 juin dernier, le MoHo Impact Club a reçu Arthur Keller. Pour une conférence sur les stratégies de résilience face aux risques systémiques.

Lors de son intervention Arthur Keller a utilisé une analogie pour illustrer notre manière erronée d’appréhender les enjeux planétaires : la métaphore du cancer. Ce dérèglement systémique du corps, se manifeste par divers symptômes comme les maux de tête, problèmes de peau et de digestion. Certes il est fondamental de soulager les symptômes. Mais sans s’attaquer à la cause profonde de la maladie c’est un non sens.

De même, pour l’urgence climatique ou chaque crise environnementale, nous devons absolument nous attaquer à ces symptômes. S’assurer que nous atteindrons le net zero planétaire en 2050. Opérer la transition énergétique, dépolluer nos sols et nos océans, préserver, régénérer la biodiversité …

Mais ce n’est pas la somme de solutions compartimentées pour résoudre les symptômes qui nous permettra de résoudre le problème de fond. Cela ne suffira pas . Nos modèles de sociétés reposent sur la transformation systématique et sans limite de la nature en déchets.

“C’est la nature qui est confronté à une crise humaine” et non l’inverse.

Alors comme le rappelle Arthur Keller, c’est un véritable changement de paradigme, de culture que nous devons préparer et organiser collectivement. Nous devons façonner un nouvel éventail d’imaginaires collectifs, inter-culturels et intra territorial en n’excluant personne. Ouvrir partout des discussions sur le partage de nos communs. Sur ce à quoi nous souhaitons renoncer collectivement et ce que nous souhaitons sauver afin de garantir l’accès à l’essentiel pour tous.

Nous devons aussi, partout, en parallèle experimenter, montrer que de nouvelles façons de faire sont possibles. Tisser un filet de sécurité commun, structurer les organisations et les territoires pour les rendre plus écologiques, économes en ressources, résilients en modifiant les pratiques, les modèles d’affaires : agro-écologie, lowtech, circuits courts, végétalisation vivrière des agglomérations… de nouveaux modèles existent déjà.

Il faut se coaliser.

Ces événements sont proposés par le MoHo Impact Club.

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Amiral François Dupont : « Vivre en collectif dans un sous-marin »

En 2020, pendant la crise COVID, nous avons reçu l’Amiral François Dupont, officier distingué de la Marine nationale française. Il nous a partagé son expérience de leadership en tant que Commandant de sous-marin nucléaires d’attaque. (SNA).  

Un honneur et un échange passionnant dont nous vous proposons un résumé et quelques points clefs à retenir. 

Amiral de France, Commandant du sous-marin nucléaire (SNA) le Triomphant. 

L’Amiral François Dupont a commencé par expliquer les types de sous-marins en France. Il y a deux types principaux : les sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) et les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE).

« Il y a deux types de sous-marins en France, des sous-marins nucléaires d’attaque et des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, » a-t-il expliqué​​.

Il a détaillé les conditions extrêmes dans lesquelles ces sous-marins opèrent, comme la pression intense à des profondeurs dépassant les 300 mètres.

« À 300 mètres, la pression extérieure sur la coque est de 30 bars, soit 30 fois la pression atmosphérique au niveau de la mer »​​.

L’Expérience du Confinement : autorité, rituel, bienveillance et inclusion, responsabilité.

L’Amiral a souligné l’aspect unique de la vie à bord d’un sous-marin, décrivant cela comme une forme de confinement mais aussi comme un environnement protecteur. « La premier exigence d’un sous-marin est de protéger les hommes à l’intérieur »​​. Les sous-mariniers passent jusqu’à 70 jours sous l’eau sans voir le soleil, créant une communauté soudée où la notion d’équipage est vitale.

Vivre dans des espaces si confinés nécessite un fort sens de la communauté et une adhésion stricte aux routines et rituels. L’Amiral a mis en avant trois clés pour faire fonctionner la société à bord d’un sous-marin :

« L’autorité, la responsabilité et la bienveillance sont ce qui fait fonctionner la société à bord d’un sous-marin »​​.

Il insiste également sur les rituels et l’inclusion de chacun. A noter que l’inclusion des femmes dans les équipages de sous-marins est un développement relativement récent. A partir du printemps 2018 seulement, des femmes ont commencé à participer aux patrouilles sur les plus grands sous-marins.

Les rituels jouent un rôle crucial pour maintenir l’ordre et le moral à bord. Les routines quotidiennes comme le nettoyage et les repas sont essentielles.

« Sauter un repas juste parce que le cuisinier est bon et que vous pourriez prendre du poids n’est pas une bonne idée. Les repas sont un rituel important qui permettent de faire cohésion »​​.

L’Amiral a expliqué que ces rituels aident à structurer la journée et à fournir un sentiment de normalité dans un environnement autrement extraordinaire.

L’autorité à bord d’un sous-marin n’est pas seulement descendante, elle implique de la reconnaissance de la responsabilité et de l’expertise de chaque membre de l’équipage. « Chacun a une part d’autorité parce qu’il est responsable d’un secteur ou d’un compartiment »​​. Cette répartition des responsabilités favorise le respect mutuel et assure que chacun sait que son rôle est crucial pour le succès de la mission.

« Il n’y a pas de place pour l’ego dans un sous-marin. Tout le monde doit respecter l’autorité et l’expertise des autres »​​.

L’Amiral a souligné que le leadership efficace implique de reconnaître et de valoriser les contributions de chaque membre de l’équipage, favorisant une culture du respect mutuel et de responsabilité partagée.

Le retour à la vie normale : s’adapter au monde

Retourner à la vie normale après une longue patrouille nécessite un ajustement. L’Amiral a expliqué que les membres de l’équipage passent souvent par une période de décompression pour se réadapter à la vie civile. Cette notion d’adaptation est également expliquée par Christian Clot le créateur de l’expérience Deep Time (40 jours sous terre). « Il est essentiel d’avoir une période de réintégration progressive pour se réadapter en douceur »​​. Ce processus inclut un soutien psychologique et du temps avec la famille avant de reprendre pleinement les responsabilités quotidiennes.

L’Amiral François Dupont a conclu en réfléchissant aux implications plus larges de ses expériences pour le leadership et le travail d’équipe dans n’importe quel contexte. Il a mis en avant l’importance de la gestion du temps, du respect des autres et de la croissance personnelle continue. « La relation au temps, aux autres et à soi-même sont des éléments clés pour un leadership efficace et devraient inspirer la manière dont nous gérons les organisations et faisons face aux défis futurs »​​.

Sa conférence a offert des perspectives précieuses sur le monde unique des opérations sous-marines et a fourni des leçons sur le leadership, le travail d’équipe et la résilience applicables au-delà du contexte militaire.

NB : L’Amiral Francois Dupont est décédé le 9 octobre 2022. Cet échange a réunit lors du Covid 2020 près de 1200 personnes en ligne et fut une séquence forte de notre cycle.

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Arthur Auboeuf : « On n’a rien à perdre et tout à gagner. »

Arthur Auboeuf est sans doute l’un des entrepreneurs les plus audacieux, les plus idéalistes mais aussi pragmatiques que vous pourrez rencontrer. Il est l’un des co-fondateurs de Team For the Planet, une des initiatives collectives les plus inspirantes et impressionnantes de ses dernières années.

Les chiffres de Team For the Planet sont déjà impressionnants :

  • 121 000 contributeurs en France, des citoyens français devenus ambassadeurs et actionnaires sans aucune perspective financièrement de s’enrichir….dont peut-être déjà vous.
  • Plus de 30 millions d’euros ainsi mobilisés.
  • Un objectif fou d’un milliard d’euros.
  • Plus de 1500 dossiers reçus et 12 projets déjà soutenus

Désormais, l’ambition de Team for The Planet est d’atteindre 1 milliard d’euros de fonds d’investissement.

Plusieurs millions d’actionnaires et de développer une centaine d’innovations pour lutter contre le gaz à effet de serre. Cette ambition incarne l’essence même d’une coalition d’acteurs divers réunis. Pour apporter des solutions au réchauffement climatique et à l’impact carbone.

Team est une illustration que le pouvoir du collectif peut changer le monde ! C’est autour de cette conviction commune que nous avons invité Arthur et organisé un échange avec Olivier Cotinat, co-fondateur de MoHo. Ensemble ils sont revenus sur de cette vision commune : les coalitions. Dans ce talk vous découvrirez également les coulisses de Team For The Planet. Offrant des pistes pour reproduire une telle réussite sur d’autres sujets de société.

Voici un résumé de ce magnifique échange à la fois pragmatique, drôle et émouvant. La meilleure manière est peut-être d’ailleurs de commencer par la fin. 

« J’ai un hack de vie que je trouve très fort et qui m’a été inspiré par mon grand père. Je l’appelle le hack du grand-père. Quand j’ai un peu du mal à être connecté au présent, à me sentir vraiment vivant, à profiter de la vie et du présent, je ferme les yeux tout seul.

Et… je m’imagine comme lui, à 95 ans, dans cette chambre d’hôpital. Je garde les yeux fermés, et je ressens la douleur. J‘ai du mal à me lever. Tout est un peu gris. Je vois la fenêtre au loin, et j’essaie de marcher vers la fenêtre. C’est long et je suis courbé. Je me vois vraiment vieux. C’est moi vieux dans ce corps cet homme qui a traversé cette vie.

Je m’approche de cette fenêtre, et quand j’arrive à la fenêtre, il y a un petit rayon de soleil qui éclaire quelques pâquerettes dans l’herbe. J’ai toujours les yeux fermés. Parfois cela dure 5 minutes. Et je me dis que j’aimerais tellement revenir à quand j’avais 30 ans. J’aimerais tellement. J’aimerais tellement. J’aimerais tellement. Je le répète parfois 100 fois. Et d’un coup, j’ouvre les yeux. Et là, je me dis, cette fois, je ne vais pas les gâcher ces 30 ans. Ce hack est très efficace, je vous invite à le faire souvent.« 

A écouter le parcours de cet entrepreneur, c’est un conseil qu’il suit depuis toujours et qui le guide au quotidien. Car Arthur Auboeuf ose tout avec une énergie, un sourire, une lucidité merveilleuse. 

“A la base je voulais être paysagiste” 

Originaire d’un petit village du Haut-Bugey, Arthur a, depuis son enfance, entretenu un lien naturel au vivant et à la biodiversité. 

En parallèle de ces études, Arthur s’intéresse au développement de communautés web et monte une première application qui va réunir plusieurs millions de personnes. Il développe ensuite une autre startup puis intègre Thriller où il travaille dans le monde de l’influence social media. En retournant régulièrement dans le Jura,  il observe les changements climatiques. Les arbres sont incapables de se défendre contre des parasites du fait du manquement d’eau, la perte d’enneigement dans son village natal… Le déclic pour revenir à un projet cohérent avec le Vivant est venu lors d’une soirée à Los Angeles chez Snoop Dog. L’idée de Time for The Planet / Team for the Planet est alors plantée. 

La Naissance de Team for the Planet : l’entreprise comme levier de changement

La conviction d’origine des fondateurs de Team for the Planet (Time for The Planet à ses débuts) est que les entreprises sont un véritable levier de transformation. Le projet initial, Time for the Planet, visait à créer une dynamique collective pour financer et soutenir des innovations climatiques. Pour lancer le projet, l’équipe de Team for the Planet a consulté des scientifiques, dont Jean Jouzel. Pour identifier les besoins en innovation et les obstacles à leur mise en œuvre. Ils ont découvert que les innovateurs manquent souvent de compétences entrepreneuriales pour commercialiser leurs idées. De plus, le financement traditionnel est insuffisant pour des projets à long terme et non lucratifs à court terme.

C’est ainsi qu’est né leur modèle de financement participatif.

En permettant à chacun de devenir actionnaire à partir d’un euro, Team for the Planet favorise la transparence et la confiance. L’argent récolté est utilisé pour créer des entreprises visant à réduire les émissions de CO2. Avec des dividendes climatiques (tonnes de CO2 évitées) comme retour sur investissement.

Parmi les projets soutenus par Team for the Planet, Beyond The Sea est l’un des plus emblématiques. Développé par le navigateur Yves Parlier, ce projet utilise des voiles de kitesurf géantes, pilotées par IA, pour décarboner la marine marchande. En collaboration avec des entrepreneurs expérimentés, Beyond The Sea a rapidement progressé de prototypes à des ventes commerciales, réduisant la consommation de carburant des navires d’au moins 20%.

Team for the Planet soutient également des innovations dans l’agriculture durable.

Comme la captation de CO2 dans les sols et l’utilisation de biofertilisants pour remplacer les engrais chimiques. Ces initiatives améliorent la qualité des sols et réduisent les émissions de CO2 tout en augmentant les rendements agricoles.

Dans le domaine de la construction, des matériaux à faible empreinte carbone et des solutions d’isolation thermique innovante sont développés pour réduire les besoins en chauffage et en climatisation. Contribuant ainsi à une baisse significative des émissions de CO2.

Ces dividendes climatiques sont un aspect clé de Team for the Planet. L’enjeu est de montrer une totale transparence et une mesure de l’impact. Le concept de dividendes climatiques, basé sur les tonnes de CO2 évitées, offre une mesure tangible de l’impact des investissements. Ces dividendes climat sont calculés par une association indépendante et les rapports annuels détaillent l’impact des projets financés, les avancées réalisées et les tonnes de CO2 évitées grâce aux initiatives soutenues.

Créer la mobilisation générale

Arthur est revenu sur la démarche qui a permis à TeamForThePlanet de développer une communauté web très engagée. Il a expliqué les rituels de publications coordonnées sur LinkedIn qui ont aidé à attirer l’attention et à recruter des actionnaires. Il a également illustré la démarche communautaire par la création de contenus dont des webinaires, des conférences, ainsi que des programmes de formation pour les entrepreneurs. Cette démarche joue un rôle crucial dans la sensibilisation et l’éducation du public.

Pour Arthur, le succès de Team for the Planet repose sur l’engagement collectif et la volonté de changer le statu quo. Bien que de nombreux défis restent à relever, il reste optimiste quant à la capacité des actions individuelles et collectives à avoir un impact significatif sur la lutte contre le changement climatique. La clef est de réussir à rassembler des personnes de tous horizons autour d’une mission commune, 

Pour rejoindre Team For The Planet

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